Au pied de leur immeuble,à Kénitra, un restaurant, est devenu une boîte de nuit. Excédés par le bruit de la musique qui s’infiltre jusque chez eux, les riverains de la rue Farahat Hachad se mobilisent.
Devant la porte de la résidence Ghofrane à Kénitra , des voisins se sont réunis pour discuter. pour eux. « C’est impossible de dormir chez nous », témoigne une quadragénaire .
La musique résonne dans les murs
Depuis son ouverture , le kensuthaly Tapa Musica y mas , un bar-restaurant situé au pied de leur immeuble , a obtenu l’autorisation de se transformer en discothèque. Ouverte avec la musique qui résonne dans les murs des immeubles adjacents. A tel point qu’un comité de riverains s’est créé pour tenter d’apaiser les nuisances : « Les impairs de l’avenue Farah Hachad ».
Devant la porte de l’immeuble où ils sont réunis, les plaignants déplient toutes les preuves réunies des nuisances dont ils se sentent victimes, et les étalent sur la table de nappe blanchâtre. Désemparés, cernes sous les yeux, ils expliquent comment se passent les nuits. « Mon mur est accolé à celui de la boîte. Il vibre, et j’entends tout. J’ai l’impression d’être dans la même salle qu’eux ! », avance un locataire. « Tous les week-ends, je suis obligé de partir dormir chez mon père ».
« Je dors dans mon entrée »
Enfoncé dans un fauteuil, le voisin du dessus aussi n’en peut plus : « La musique est à fond jusqu’à 6-7 heures du matin . Je me lève au même moment pour travailler. Le dimanche soir je dors sur un matelas dans mon entrée… ».
Sur la table, le collectif a rassemblé de nombreuses preuves : plaintes, pétitions, signalements… et des vidéos réalisées la nuit avec leur smartphone pour attester du bruit. Depuis l’ouverture de ce discothèque , les habitants ont envoyé des plaintes, à la préfecture et à la police au parquet ,« Le silence des autorités, c’est ce qu’il y a de plus dur », dit cette femme qui a pris la tête de la fronde contre l’établissement.
Il y a deux semaines, les riverains ont tout de même manifester devant leur immeuble : « Depuis le gérant de la boîte met le son encore plus fort… Comme pour nous punir. Certains d’entre nous sont en train de perdre les pédales. Ça commence à devenir un problème de santé », poursuivent-ils.
De son côté, la préfecture de police de Kénitra explique ne pas avoir de pouvoir sur ce dossier, mais affirme être engagée depuis plusieurs mois avec les riverains, notamment après avoir envoyé plusieurs patrouilles sur place.
En attendant, les riverains essaieront à nouveau de se reposer… « même si c’est impossible », prévoient-ils d’avance.