Après avoir annoncé qu’elle se chargera du remboursement des amendes pour port de burkini, l’application Muzz doit maintenant faire face aux foudres du ministre de l’Intérieur qui affirme avoir saisi la justice .
Porter le burkini en France est interdit dans les plages et piscines publiques. Cette interdiction a été confirmée cet été par le Conseil d’Etat dans les piscines municipales de Grenoble. Une décision qui a “choqué” l’équipe de Muzz.
Burkini en France : Muzz propose d’aider les femmes musulmanes
« Beaucoup de femmes musulmanes devront faire un choix injuste – échapper à la canicule en nageant en bikini, ou payer une amende pour avoir choisi une tenue modeste. C’est injuste », se révolte l’équipe de l’application de rencontres entre musulmans, basée au Royaume-Uni, un pays où ce type de polémiques n’existe pas.
Suite à la confirmation de la loi d’interdiction du Burkini dans les piscines municipales à Grenoble, l’appli Muzz, basée en Grande-Bretagne, a décidé de rembourser toute femme qui payerait une amende à cause de cette nouvelle loi. Un montant de 25 000 euros a été prévu pour couvrir ces remboursements, note l’appli.
Les femmes qui voudraient bénéficier de “l’aide” de Muzz devront d’abord payer leur amende avant d’aller sur un site où elles rempliront un formulaire attestant des conditions dans lesquelles l’amende a été dressée. « Les femmes payent leurs amendes et ensuite, nous les remboursons. Si nous constatons qu’il y a outrage à agent, par exemple, nous laisserons les personnes se débrouiller », explique la porte-parole de Muzz.
Interrogé par Actu Grenoble, la porte-parole de Muzz en France assure que le but de l’application est “d’aider” les femmes musulmanes. « Suite à une conversation, notre équipe basée en Angleterre a voulu agir pour aider ces femmes », lance-t-elle.
Muzz défend le Burkini : le ministère français de l’Intérieur contre-attaque
La démarche de Muzz n’est pas du goût de tout le monde. Selon le ministère français de l’Intérieur,“il s’agit d’une annonce illégale”.
Contacté par Akhbarona Aljalia , le cabinet de Gérald Darmanin, assure avoir lancé une procédure judiciaire contre l’application.
Au moment où certains dénoncent un énième coup de pub, l’application assure que « c’est une action pour aider, rien d’autre », et qu’elle se concentre sur les retours positifs plutôt que sur « les réactions de l’extrême droite qui boude ».
Muzz est toutefois consciente des dangers juridiques que comporte sa démarche. Bien qu’elle avoue avoir “un petit peu”, l’équipe de Muzz en France assure que « La direction est prête et a conscience que cela implique des risques d’un point de vue juridique »