Maroc : accusé d’agression sexuelle, le journaliste Soulaimane Raissouni clame son innocence

La rédaction

A Moroccan activist holds a banner with the image of Moroccan journalist Soulaimane Raissouni, who was sentenced to five years in prison for "sexual assault", as his supportes protest on July 10, 2021, in the capital Rabat demanding his release. - The sentencing of a Moroccan journalist to five years in prison for indecent assault sparked condemnation Saturday, with media watchdog Reporters Without Borders (RSF) deploring a trial "tainted by irregularities". (Photo by FADEL SENNA / AFP)

Devant la cour d’appel, l’ancien rédacteur en chef du journal « Akhbar Al Yaoum » a catégoriquement nié avoir eu « une quelconque relation » avec le plaignant.
Le journaliste marocain Soulaimane Raissouni, condamné à cinq ans de prison pour « agression sexuelle », a clamé son innocence lors de sa première comparution, lundi 10 janvier, devant la cour d’appel de Casablanca.

Connu pour ses éditoriaux critiques envers les autorités, M. Raissouni, 49 ans, est accusé d’« agression sexuelle » par un jeune militant LGBTQ. Des faits qu’il conteste, assurant qu’il est poursuivi « à cause de ses opinions ». Arrêté en mai 2020, l’ancien rédacteur en chef d’Akhbar Al Yaoum, un journal en cessation de paiement depuis mars dernier, avait boycotté son procès en première instance, de février à juillet 2021.

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Lundi, devant la cour d’appel, il a catégoriquement nié avoir eu « une quelconque relation » avec le plaignant, un militant des droits des minorités sexuelles, et l’avoir « harcelé, séquestré et agressé », selon un journaliste d’Akhbarona Aljalia présent à l’audience. Le juge l’a notamment interrogé sur un post Facebook dans lequel le plaignant l’accuse, sous pseudonyme, de l’avoir violé à son domicile, ainsi que sur des conversations qui prouveraient qu’il « harcelait » son accusateur. « Je n’ai rien à voir avec ces documents », a répondu M. Raissouni, qui s’est efforcé de convaincre le tribunal d’« incohérences » et de « contradictions » dans les déclarations du plaignant. Le juge a décidé de poursuivre son interrogatoire le 17 janvier.

Grève de la faim

Incarcéré depuis le 22 mai 2020, le journaliste a semblé en bonne santé après avoir engagé une grève de la faim, l’été dernier, pour protester contre son arrestation, ce qui l’avait empêché d’assister à la plupart des audiences de son procès. Il avait fini par suspendre sa grève de la faim au bout de 122 jours à la suite d’appels de ses défenseurs au Maroc et à l’étranger, avant d’être brièvement hospitalisé. La justice a rejeté toutes ses demandes de remise en liberté.

Son comité de soutien au Maroc a dénoncé un procès « à caractère politique et revanchard ». Reporters sans frontières (RSF) a réclamé un procès « équitable ». Les autorités marocaines, elles, affirment que M. Raissouni a bénéficié d’un procès « équitable » et que les poursuites « n’ont rien à voir avec son travail journalistique ». Lors du procès, le plaignant a plaidé pour son « droit à la justice », niant toute instrumentalisation visant à cibler le journaliste.

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