Les militants politiques, les activistes et les défenseurs des droits humains ont dénoncé l’impunité dont jouit Saïd Bensdira depuis son asile en Angleterre. Certains ont lancé une pétition pour son jugement et d’autres ont entrepris des démarches pour déposer plainte contre lui. Ces réactions font suite à l’appel du blogueur à raser la Kabylie, suite aux marches du 20 avril.
Cet appel haineux, qui n’est pas le premier du genre, intervient dans une période où la Kabylie commémore l’assassinat des 128 jeunes tués par la Gendarmerie nationale, en 2001. A l’occasion, Saïd Bensdira a appelé, dans une vidéo sur sa page Facebook, à raser la Kabylie. Cet appel au génocide, qui n’est pas le premier du genre, a secoué la toile.
Des militants ont lancé une pétition pour le jugement du blogueur réfugié en Angleterre. « Saïd Bensdira est un criminel algérien vivant à Londres en tant que faux réfugié politique qui sert toujours la dictature militaire algérienne. Cette pétition vise à obtenir 100 000 signatures pour le poursuivre devant la justice britannique pour avoir constamment appelé à tuer 20 millions d’Algériens et à transformer leurs cadavres en savon », peut-on lire dans la pétition.
Démarches pour déposer des plaintes au Royaume-Uni
Par ailleurs, d’autres militants ont pris attache avec les ambassades de Grande-Bretagnedans les pays où ils résident pour déposer plainte. Karim Achab, l’un d’eux, a envoyé une plainte à l’ambassadeur du Royaume-Uni. Il a également affirmé qu’« une concertation est en cours en vue de déposer plainte dans un tribunal britannique ».
Le militant écrit dans son courrier : « En tant que citoyen canadien originaire de Kabylie, je voudrais attirer l’attention des autorités du Royaume-Uni concernant un appel à un massacre massif émis par un citoyen algérien qui a trouvé l’asile politique au Royaume-Uni de Grande-Bretagne, Said ben Sedira ». Il a rappelé que ce blogueur a « lancé un appel dans sa chaîne vidéo YouTube, (hier 20 avril), appelant ses partisans activistes en termes simples pour punir à mort la population kabyle ».
« Les autorités britanniques ne devraient pas attendre qu’un massacre soit commis et ne devraient pas non plus attendre qu’une plainte soit déposée devant le tribunal, avant de prendre des mesures car c’est une question grave de terrorisme, lourdement sanctionnée par la loi britannique et une violation de l’engagement de Ben Sedira à la non-violence comme condition de son refuge au Royaume-Uni », conclut-il.