*Des conférenciers pointent la responsabilité de l’Algérie dans le conflit autour du Sahara marocain*

La rédaction

 Des experts marocains et français ont pointé la responsabilité de l’Algérie dans l’enlisement du conflit autour du Sahara marocain en continuant à financer et à armer les séparatistes du polisario, malgré les développements positifs que connait cette question sur la scène internationale.

Lors d’une vidéoconférence organisée conjointement par l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) et l’Institut Mandela sous le thème “Menace du polisario pour la région euro-méditerranéenne : une responsabilité indéniable de l’Algérie”, le professeur Mohammed Ahmed Gain, Président de l’Institut Africain pour la Consolidation de la Paix et la Transformation des Conflits, Emmnuel Dupuy, président de l’IPSE, et Me Hubert Seillan, Président de la Fondation France-Maroc, Paix et Développement et Avocat au Barreau de Paris, ont déploré l’attitude de l’Algérie qui s’obstine à alimenter ce conflit régional en ignorant la dynamique positive actuelle en faveur de la marocanité du Sahara.

Les conférenciers ont mis en garde dans ce contexte contre la menace que représente l’entité fantoche aux liens avérés avec les groupes terroristes actifs au Sahel pour la stabilité de la région euro-méditerranéenne.

Cette rencontre intervient à un point nommé, car la question du Sahara marocain connait une dynamique historique qui se traduit par un consensus national de plus en plus large autour de la marocanité du Sahara avec un référentiel onusien qui converge avec l’initiative marocaine d’autonomie comme seule base pour une solution politique au différend régional, a indiqué M. Gain.

Sur le terrain, la marocanité du Sahara est indiscutable comme en témoigne la décision américaine et celle des pays qui ont ouvert des consulats généraux dans les villes marocaines de Laâyoune et Dakhla, reconnaissant ainsi la marocanité du Sahara et sa place comme un hub économique et pôle de stabilité de la région sahélo-saharienne, sans ignorer les retraits de reconnaissance de la pseudo-rasd, a relevé l’universitaire.

S’y ajoute, a-t-il rappelé, l’inclusion de la région du Sahara au même titre que les autres régions du Maroc dans les accords conclus entre le Royaume et ses partenaires économiques, notamment les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Partant de ces avancées positives, M. Gain constate que la réalité du Sahara sur le terrain se manifeste dans son émergence comme un pôle de sécurité grâce au nouveau modèle de développement qui permet à la population locale, y compris la société civile et les acteurs privés, de réaliser leurs droits à l’autodétermination au quotidien en participant aux différents projets de développement de leur région dans un cadre de démocratie locale et de bonne gouvernance.

Mais l’Algérie et le polisario, a-t-il fait savoir, s’agitent pour éclipser la dynamique positive que connait la question du Sahara marocain, notant que ce pays qui a créé le polisario en 1973, l’arme et le finance de même qu’elle mobilise tout son appareil diplomatique au service des thèses séparatistes.

Dans sa lecture du conflit autour du Sahara marocain, l’universitaire oppose deux visions, celle du développement, de démocratie et de la prospérité portée par le Maroc, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI qui a fait du Sahara marocain un pôle de stabilité, de croissance à travers le nouveau modèle de développement et un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne et celle de l’Algérie, qui repose sur la déstabilisation comme l’a montré le blocage du point de passage d’El Guerguarat.

De son côté, Me Hubert Seillan a relevé qu’au-delà des raisons évidentes qui sont à la fois culturelles, juridiques, économiques et sociales, il y a l’aspect géostratégique qui impose la marocanité de ce territoire.

L’expert français a mis en garde contre une situation compliquée dans le sud de l’Algérie où «il y a des ressorts à la déstabilisation, qui sont mafieux pour l’essentiel» ou encore «pseudo-religieux avec Daesh», sachant que «le tout est réuni autour d’une certaine mafioserie qui passe par la drogue et la criminalité».

Il estime que les Etats-Unis ont parfaitement conscience de la gravité du système qui est en train de se mettre en place au Sahel, en référence à la décision américaine de reconnaitre l’entière souveraineté du Royaume sur le Sahara qui tient en compte, selon lui, des raisons géostratégiques et géopolitiques, en plus des considérations humanitaires et historiques.

Le Président de la Fondation France-Maroc, Paix et Développement a rappelé à cet égard qu’il venait de lancer, sous forme de pétition, un appel au président français Emmanuel Macron, afin que la France s’engage délibérément aux côtés des Etats-Unis et d’autres pays, notamment africains, qui ont installé une diplomatie au Sahara, espérant de voir dans un avenir proche l’ouverture d’un consulat général de France à Laâyoune ou à Dakhla.

Critiquant la course de l’Algérie à l’armement, il a plaidé pour « une contre-offensive économique et industrielle » et « non militaire ».

«C’est la paix par le développement avec l’industrie et l’économie qui devrait régner», a-t-il soutenu, en énumérant au passage le potentiel économique fantastique des provinces du sud.

Les opportunités d’investissement dans la région ont également été abordées par Emmnuel Dupuy, Président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe et Secrétaire national Les Centristes, qui a livré une analyse dans un spectre plus large, en l’occurrence celui de la coopération euro-africaine, partant de la conviction que la question du Sahara marocain ne concerne pas uniquement les pays limitrophes.

La menace terroriste qui plane sur la région justifie en particulier, selon lui, la coopération avec le Maroc, en rappelant les liens avérés du mouvement séparatiste avec les groupes terroristes de la région.

«Il faut se réjouir que la lutte contre-terrorisme soit un élément structurant de notre coopération (lutter contre toute les formes d’insécurité, banditisme, circulation des armes, explosifs, stupéfiants, cyberterrorisme)», a relevé le géopolitologue français qui souligne que la coopération, de part et d’autre de la Méditerranée, doit se faire selon «une approche inclusive et intégrative».

La conférence, qui a été modérée par Paul Kananura, Président de l’Institut Mandela, a clôturé sur un débat entre les participants dont l’analyse convergeait aussi bien sur l’importance du codéveloppement et de la sécurité commune, considérés comme inéluctables, que sur la responsabilité de l’Algérie dans le conflit régional autour du Sahara marocain.

Répondant à une question du public, M. Gain a déploré que l’Algérie «dépense tant de ressources, tant d’énergie et tant de compétences dans son action d’hostilité obsessionnelle contre le Maroc au lieu d’investir cet effort dans des actions plus que nécessaires de développement tant interne que régional pour favoriser l’intégration du Maghreb ».

«L’Algérie assume devant la communauté internationale la responsabilité absolue de la situation dramatique des populations des camps de Tindouf, privées de leur liberté et exploitées comme un fonds de commerce pour l’enrichissement personnel des dirigeants du polisario», a-t-il déploré.

Et de conclure : «on constate malheureusement une obstination de la part de l’Algérie à faire perdurer ce différend artificiel qui fait rater des opportunités énormes à l’intégration régionale».

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