Une partie de l’Angleterre reconfinée face à un virus « hors de contrôle »
Majdi Fatima Zahra
Plus de 16 millions de Londoniens et d’habitants du sud-est de l’Angleterre se sont réveillés dimanche sous un nouveau confinement s’annonçant potentiellement long, contraints de tirer une croix sur Noël pour juguler une version mutante « hors de contrôle » du nouveau coronavirus.
Malgré le lancement d’une campagne de vaccination, le gouvernement de Boris Johnson a dû se résigner samedi à drastiquement serrer la vis après une envolée des contaminations et des hospitalisations attribuée à une nouvelle souche hautement transmissible du virus.
« Malheureusement la nouvelle souche était hors de contrôle. Nous devions reprendre le contrôle, et la seule manière de le faire, est de restreindre les contacts sociaux », a justifié le ministre de la Santé, Matt Hancock, sur la chaîne Sky News. « Ce sera très difficile de la garder sous contrôle jusqu’à ce qu’un vaccin soit déployé ».
Cette annonce, qui porte un coup de grâce aux retrouvailles de Noël, a poussé de nombreux Londoniens à quitter la capitale dans l’urgence, des images relayées par les médias britanniques montrant des gares prises d’assaut et des embouteillages sur les routes.
Qualifiant ce comportement de « totalement irresponsable », Matt Hancock a appelé les gens à agir « comme s’ils avaient le virus » pour tenter de freiner sa propagation.
Le Royaume-Uni, un des pays les plus durement touchés en Europe avec plus de 67.000 morts, a informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la propagation plus rapide de cette souche, « jusqu’à 70% de plus » selon le Premier ministre Boris Johnson.
Pour éviter d’être touchés à leur tour, les Pays-Bas ont suspendu jusqu’au 1er janvier tous les vols passagers en provenance du pays, et la Belgique a coupé ses liaisons aériennes et ferroviaires. L’Allemagne envisage « sérieusement » de le faire aussi.
– « Deux mois » –
Déjà soumis à de contraignantes restrictions depuis mercredi, avec la fermeture des pubs et l’interdiction de se mêler à d’autres foyers, les habitants de Londres, du sud-est et d’une partie de l’est de l’Angleterre ont désormais pour consigne de rester chez eux et les commerces non essentiels ont fermé, un coup dur en cette période habituellement faste pour leur activité.
Dimanche, Oxford Street, artère la plus commerçante du centre de Londres d’habitude bouillonnante activité, était à nouveau désertée, près de trois semaines après la sortie d’un deuxième confinement en Angleterre.
Matt Hancock a laissé entendre que ces restrictions, qui seront évaluées fin décembre, pourraient s’inscrire dans la durée: « c’est un énorme défi. (…) C’est ce à quoi nous serons confrontés au cours des deux prochains mois ».