‏La mosquée d’Angers cédée au royaume du Maroc

La mosquée d’Angers cédée au royaume du Maroc. L’information a provoqué la sidération d’une partie de la communauté musulmane, originaire d’Algérie, de Tunisie ou des pays subsahariens, qui s’inquiète de la mainmise de l’Etat marocain sur leur mosquée.

Il manque 4,5 millions d’euros pour terminer l’édifice en construction. Les pouvoirs publics sont pris de court et la communauté musulmane est divisée.

Le sujet tombe à pic alors qu’Emmanuel Macron doit pronorcen, vendredi 2 octobre, un discours sur son. A Angers, l’Association des musulmans a voté, le 25 septembre, la cession à titre gratuit de sa mosquée en construction au ministère des habous et des affaires islamiques du royaume du Maroc.

L’information a provoqué la sidération d’une partie de la communauté musulmane, originaire d’Algérie, de Tunisie ou des pays subsahariens, qui s’inquiète de la mainmise de l’Etat marocain sur leur mosquée, alors que les fidèles ont déjà versé 2,3 millions d’euros pour sa construction. Dans les rangs de l’extrême droite aussi, la nouvelle fait réagir. L’eurodéputé Rassemblement national Gilbert Collard dénonce

« un abandon de territoire, une pure folie ».« On ne va quand même pas se gêner »L’édifice, qui porte le nom d’Abou Bakr Essedik (un compagnon du prophète Mahomet), est en chantier depuis octobre 2016 sur les hauteurs de la ville. Le projet, attendu depuis trente ans par la communauté, est ambitieux. La future mosquée s’étend sur 2 200 m

2l’une des quatre plus grandes de l’Hexagone.Quatre ans plus tard, les murs sont montés et le bâtiment est désormais hors d’eau. Mais le chantier avance au ralenti, car les rentrées financières se tarissent. Les soubresauts qui agitent l’Association des musulmans d’Angers (AMA) n’y sont certainement pas étrangers : entre soupçons de détournements de fonds et querelles d’ego, tout cela n’incite guère les donateurs à garnir l’escarcelle.

Selon l’actuel président, il faudrait encore 4,5 millions d’euros pour mener le chantier à son terme.« Avec les 150 000 à 200 000 euros qu’on collecte chaque année, on en a encore pour quinze ou vingt ans » lance Mohamed Briwa.
Avec l’argent marocain, pense-t-il, un an et demi suffirait pour boucler l’affaire.« En 2013, l’ancien secrétaire de l’association avait écrit à tous les pays pour qu’ils nous aident, il n’y a que le Maroc qui nous avait répondu. Aujourd’hui, il y a une opportunité qui se présente, on ne va quand même pas se gêner. »

En France, le financement des mosquées par les pays étrangers n’est pas rare. Le Maroc, l’Algérie, la Turquie et l’Arabie saoudite mettent régulièrement la main à la poche pour « aider » les fidèles et jouer de leur influence respective. Mais la cession à titre gracieux « WAQF » reste rare. L’acronyme WAQF (Waqf-alal-aulad), comme le précise la résolution votée par l’Association des musulmans d’Angers,« est une particularité du droit islamique qui permet la donation d’un bien, faite à perpétuité par un particulier à une œuvre publique, pieuse ou religieuse, à l’instar du ministère des habous et des affaires islamiques »

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