Cette année, pas de vacances au Maroc pour ces Franco-Marocains

La crise sanitaire liée au Covid-19 empêche ces Franco-Marocains de traverser la Méditerranée. Ils ont dû adapter leurs vacances.

Cet été, le traditionnel « voyage au bled » n’aura pas lieu. De grandes villes marocaines confinées, des risques sanitaires encore bien présents, les vols et le ferry au départ de Sète annulés, tant de contraintes qui empêchent certains descendants d’immigrés du Maroc à se rendre de l’autre côté de la Méditerranée cet été, comme ils le font habituellement, pour rendre visite à leur famille et profiter du soleil. Ils devaient partir en mars, en juillet, en août ou plus tard dans l’année, mais leur voyage est soit annulé, soit fortement compromis. À la place, ils restent en France, et profitent de la côte Atlantique, à moins d’une heure de route de Niort.
« Déçu de ne pas voir ma maman cette année » Citoyen français né au Maroc, Moulay Elhadi Bouzcri El Idrissi préside l’association des amitiés franco-marocaines de Niort et des Deux-Sèvres depuis 2012. Sur sa terrasse de Villiers-en-Plaine, il profite des joies de l’ombre en période de canicule, et sert le thé à la menthe à ses invités. « Là, il y a des amis qui n’ont pas pu partir au Maroc cet été, et aussi de la famille qui est descendue de Paris pour plusieurs jours, au lieu d’aller à Casablanca, explique-t-il. Pour nous, avec ma femme Karine et mes enfants, nous avions prévu de partir en avril. On a donc été forcés d’annuler puisque nous étions confinés, regrette Bouzcri El Drissi. J’ai toute ma famille au Maroc. Je suis très déçu de ne pas voir ma maman cette année, comme mes cinq frères. »
Son ami, Saïd Lafraikh avait prévu de passer l’Aïd au Maroc, soit de partir fin juillet et de rentrer en août. Né à Kenitra, au nord-ouest du pays, Saïd relativise en se disant qu’il y a passé une semaine en mars. « Nous étions avec la famille de ma femme et sommes rentrés en France pile pour le confinement, dit-il. Bien sûr, on aurait aimé faire l’Aïd là-bas, mais ce n’était pas possible de rejoindre le Maroc et c’était un risque pour la santé. »
En effet, rallier « le bled » uniquement l’été, c’était surtout pour les anciennes générations. « Aujourd’hui, les familles voyagent beaucoup hors saison, pour la météo plus clémente et les prix », constate Bouzcri El Idrissi. Ce qui dédramatise la situation actuelle, bien qu’elle complique la donne pour de nombreuses personnes qui avaient acheté des billets d’avion ou de ferry, mais qui ont vu les trajets s’annuler. Des centaines de familles se sont parfois retrouvées bloquer au port de Sète, les voitures chargées comme des mules.
Des vacances à proximité Privé de Casa, Marrakech, Meknès ou des balades au cœur du Sahara, il faut bien trouver un lot de compensation. Et celui-ci peut se situer à quelques kilomètres des Deux-Sèvres. « On est partis juste à côté, passer des journées à la plage, à Longeville-sur-Mer, sourit Saïd Lafraikh. On aimerait aller faire canoë à Mervent aussi, c’est joli par là-bas ». Sofiane, le fils aîné des El Drissi, est lui allé au camping « une semaine à la Tranche-Sur-Mer avec des amis », mais peut également profiter de la piscine bordée de palmiers que ses parents ont fait rénover avant l’été au milieu du jardin. « On a quand même de la chance d’avoir du beau temps et pas mal de choses à proximité, d’être près de la côte ouest », reprend Saïd.
C’est la destination que Jamal, sa nièce et son mari, descendus de Paris pour plusieurs jours, alors qu’ils devaient être à Casabalanca à cette période, ont choisie. « On prend nos congés en France, chez la famille ou des amis de la famille sur plusieurs générations, confie Jamal Imhidi. C’est l’occasion de voir la région, de visiter Niort et La Rochelle ». Du tourisme de proximité, certes, mais toujours avec les gestes barrières.

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