Espagne : Accusé de corruption, Juan Carlos choisit l’exil

L’ancien roi d’Espagne Juan Carlos, longtemps révéré pour avoir mené la transition de la dictature de Franco à la démocratie, s’est résolu lundi à l’exil après que la justice de son pays a ouvert contre lui une enquête pour corruption.

L’ancien monarque, âgé de 82 ans, a annoncé sa décision de quitter l’Espagne à son fils, le roi Felipe VI, qui l’a acceptée et l’en a remercié dans un communiqué publié par la Maison Royale.

« Guidé (…) par la conviction de rendre le meilleur service aux Espagnols, à leurs institutions, et à toi en tant que Roi, je t’informe de ma décision réfléchie de m’exiler, en cette période, en dehors de l’Espagne », a écrit l’ancien souverain cité dans le communiqué, qui n’a pas précisé sa destination.

Juan Carlos explique à son fils sa décision par la volonté de « faciliter l’exercice de (ses) fonctions », devant « les conséquences publiques de certains événements passés de (sa) vie privée », une allusion transparente à l’enquête ouverte contre lui en juin par le parquet de la Cour suprême.

Celle-ci cherche à établir si Juan Carlos s’est rendu coupable de corruption en recevant de l’Arabie saoudite une énorme commission lors de l’attribution de la construction d’un TGV entre la Mecque et Médine à un consortium.

Celle-ci cherche à établir si Juan Carlos s’est rendu coupable de corruption en recevant de l’Arabie saoudite une énorme commission lors de l’attribution de la construction d’un TGV entre la Mecque et Médine à un consortium d’entreprises espagnoles.

En juillet, le chef du gouvernement Pedro Sanchez s’était dit « troublé » par ces « informations inquiétantes ». L’exécutif a simplement exprimé lundi son « respect » vis-à-vis de cette décision, dans un communiqué.

L’avocat de Juan Carlos, Javier Sanchez-Junco, a précisé dans un communiqué que l’ancien monarque ne cherchait pas à échapper à la justice en s’exilant mais restait à la disposition du parquet.

Cependant, le vice-président du gouvernement Pablo Iglesias a dénoncé sur Twitter une « fuite » que le chef du parti anti-monarchiste Podemos juge « indigne d’un ex-chef d’État ».

– « Il devra payer » –

« Où qu’il aille, il devra payer pour ce qu’il a fait. C’est dommage parce qu’il a fait beaucoup pour l’Espagne, mais il est clair qu’à un moment de sa carrière il s’est corrompu », a déclaré à l’AFP Iñigo Inchaurraga, un publicitaire de 33 ans, qui promenait son chien à Madrid.

Mais Maria Nogueira, une fonctionnaire de 30 ans, s’est dit « un peu fâchée » par cette affaire en pleine pandémie. « C’est une façon de laver l’institution qui ne me plaît pas, c’est seulement un lavage de façade ».

 

اترك رد

%d مدونون معجبون بهذه: