Beyrouth en deuil au lendemain des explosions ayant fait 78 morts et des milliers de blessés LE 5 AOÛT 2020

Dans les ruines fumantes du port de Beyrouth, au milieu des immeubles éventrés, les secouristes tentaient mercredi de retrouver des victimes, au lendemain des deux énormes explosions qui ont fait au moins 78 morts et des milliers de blessés.

La capitale libanaise, déclarée ville « sinistrée », s’est réveillée sous le choc, après ces explosions d’une telle puissance qu’elles ont été enregistrées par les capteurs de l’institut américain de géophysique (USGS) comme un séisme de magnitude 3,3.

Dans l’épicentre de l’explosion, dont le souffle a été ressenti jusque sur l’île de Chypre, à plus de 200 kilomètres de là, le paysage reste apocalyptique: les conteneurs ressemblent à des boîtes de conserve tordues, les voitures sont calcinées, le sol jonché de valises et de papiers provenant des bureaux avoisinants, soufflés par l’explosion.

Même des Casques bleus ont été grièvement blessés à bord d’un navire amarré dans le port, selon la mission de l’ONU au Liban.

Des secouristes, épaulés par des agents de sécurité, ont cherché toute la nuit des survivants ou des morts coincés sous les décombres.

Pour l’heure, le dernier bilan du ministère de la Santé est d’au moins 78 morts et près de 4.000 blessés, mais il pourrait s’alourdir dans la journée. Les hôpitaux de la capitale, déjà confrontés à la pandémie de Covid-19, sont saturés.

-jour de deuil national-

Le Premier ministre Hassan Diab a décrété mercredi jour de deuil national et a promis que les responsables devraient « rendre des comptes ».

Le gouvernement pointe du doigt une cargaison de nitrate d’ammonium stockée « sans mesures de précaution » sur le port.

« Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2.750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire », a déclaré le Premier ministre devant le Conseil supérieur de défense, selon des propos rapportés par un porte-parole en conférence de presse.

Le nitrate d’ammonium, substance qui entre dans la composition de certains engrais mais aussi d’explosifs, est un sel blanc et inodore utilisé comme base de nombreux engrais azotés sous forme de granulés, et a causé plusieurs accidents industriels dont l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, en 2001.

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