LE COVID-19 EST-IL UN VIRUS GEOPOLITIQUE ?

Pandémie et rivalités des superpuissances Première partie

La crise mondiale provoquée par le covid-19 qui donne lieu à discussion a engendré une situation problématique exceptionnelle qu’on peut qualifier, malgré l’absence des bombes et des canons, de guerre mondiale. C’est une guerre engagée non pas entre nations, mais plutôt contre un virus. D’où la question suivante : le covid-19 est-il un virus géopolitique ?

On peut penser que ce virus est géopolitique dans le sens où tous les débats autour de cette pandémie soudaine et brutale sont de nature géopolitique, mêlant enjeux de santé et enjeux de pouvoir à un niveau jamais vu précédemment aux échelons national, régional et mondial. A ce jour, alors que le pic définitif est loin d’être atteint, le covid-19 a déjà atteint plus de 5 millions de personnes et fauché plus de 600.000 âmes dans le monde selon les dernières données collectées par l’AFP auprès des sources officielles jeudi 25 juin 2020 à 19h00 GMT, avec toutefois des situations contrastées. Ainsi donc, une tâche immense reste à accomplir face aux conséquences tragiques que ce virus a eues et aura encore en matière de santé publique et socio-économique à travers le monde.

De même, cette pandémie nous a fait connaitre des objectifs des rapports de forces géopolitiques à l’échelon mondial, souvent cachés, des puissances en rivalité (USA, Chine, Russie, U.E, etc.). Chaque crise déclenchée sciemment ou involontairement peut être mise à profit pour modifier la hiérarchie du pouvoir toujours mouvante entre les États et les alliances. Mais il est encore trop tôt pour faire des conclusions définitives car nous n’en sommes qu’au stade des hypothèses. C’est pourquoi, il est important de garder un regard critique sur toute affirmation, y compris les avis des experts médicaux et du personnel politique. Toutefois, d’aucuns ont avancé des hypothèses selon lesquelles les prochaines crises pourraient provenir autant des risques naturels que des risques industriels ou sanitaires et biologiques inhérents aux sociétés humaines, mais aussi de la menace d’une offensive hybride de la part d’un ennemi faisant usage des nouvelles armes, y compris les armes biologiques.

Par ailleurs, la guerre de communication semble aussi prendre de plus en plus d’importance dans les crises actuelles qu’on manipule quelle que soit leur origine et en face desquelles tous les scénarios doivent être pris en considération sans tabous. Sans se préoccuper des origines précises du virus qui est la cause de cette pandémie, on constate que cette crise inédite jusqu’à présent est déjà en cours de manipulation et d’instrumentalisation dans le cadre des rivalités géopolitiques mondiales et la guerre de communication qui l’accompagne.

Pour notre part, parmi toutes les hypothèses inhérentes à cette pandémie que nous pouvons imaginer, nous pensons que nous sommes en train d’arriver, mais sans pouvoir l’affirmer, à la fin d’un cycle de l’humanité sur terre. Après cette pandémie, nous allons assister probablement à un déplacement du centre du monde de l’Occident vers l’Asie.

Par ailleurs, les nouvelles et hautes technologies qui sont en pleine mutation dans tous les secteurs stratégiques de l’industrie vont orienter l’économie de demain vers d’autres horizons où, comme par le passé, au lendemain des grandes catastrophes universelles, les puissances économiques et militaires changeront de camps dans le temps et dans l’espace en entrainant des nouveaux rapports de forces dans le monde avec l’émergence des nouvelles puissances.

De  même, il est possible que cette pandémie du covid-19 accidentelle ou provoquée va ouvrir devant l’humanité une nouvelle ère civilisationnelle où les valeurs et les modèles de l’Occident  ne vont plus continuer à s’illustrer seuls dans le monde. Ce sont les Asiatiques qui vont plutôt s’imposer dans le reste du monde par leurs valeurs qui n’ont pas grand-chose à voir avec celles que l’Occident a toujours essayées de faire accepter à l’humanité de gré ou de force (droit d’ingérence, libéralisme, droit de l’homme…).

D’autant plus que les Asiatiques, outre leur maitrise de la haute technologie dans tous les secteurs industriels et économiques (biotechnologies, nanotechnologies, cybernétiques, etc.) dont ils font preuve aussi bien que l’Occident), ils vont probablement réussir à influencer l’humanité par leurs valeurs millénaires issues des sagesses et du pragmatisme confucéens, taoïstes et bouddhistes entre autres, et ce aux dépens de celles que l’Occident a établies essentiellement sur l’individu et dont il s’est illustré pendant plus de deux siècles. Ainsi l’individu pourrait être détrôné de cette hiérarchie des valeurs fondées sur l’individualisme qui est une doctrine qui considère l’individu comme le facteur essentiel et primordial de la société. Mais ce terme (individualisme) peut également désigner le libéralisme, voire le néolibéralisme et la libre concurrence des individus dans l’économie (1).  

Saïd  CHATAR

A suivre…

(1) Nous allons donner dans la deuxième partie de cet article un bref aperçu sur la question du libéralisme et du néolibéralisme.  

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