Rapatriés après trois mois au Maroc : un effort collectif

Avec la fermeture des frontières, les quinze jours de vacances planifiés début mars au Maroc sont devenus trois mois pour Anne et Yves Guérin. Ils ont enfin retrouvé le Haut-Doubs, organisant au passage une réception pour remercier celles et ceux qui ont permis de hâter leur rapatriement.

Un bonheur pour le couple de retrouver leur village de Touillon-et-Loutelet.. Un soulagement aussi même si Anne et Yves Guérin n’ont jamais cessé de relativiser les conditions de leur confinement. « Grâce notamment à ceux qui nous ont hébergés durant tout ce temps, nous ne les remercierons jamais assez » affirme Anne Guérin, « les Marocains, aussi, ont été d’une gentillesse extraordinaire ! Le plus usant, c’était d’acheter des billets d’avion, de penser qu’on allait enfin rentrer et qu’on reçoive un message d’annulation… » Ce qui est arrivé plus d’une fois. Quatre, pour être exact : le 28 mars, le 17 avril, le 12 mai et enfin le 2 juin. Et s’asseyant sur le remboursement. « On a un bon pour un voyage, à valoir dans les 12 mois », réussit-elle à sourire…

Pas prioritaires pour le rapatriement

Le couple ne faisait tout simplement pas partie des personnes à rapatrier en priorité, à savoir « les gens très malades, les chefs d’entreprise et ceux qui ont des problèmes d’organisation familiale. » Après avoir fait le forcing auprès du consulat de Casablanca, Anne et Yves tentent leur chance auprès de celui de Rabat. « On a eu enfin droit à une oreille attentive », décrit l’épouse, « sans doute parce que c’est la ville où je suis née… »

Ça n’aurait pas suffi sans un coup de pouce appuyé venu de France. La preuve avec le message reçu ce jeudi : « Le consulat de Casablanca nous demandait si on était toujours au Maroc et si on souhaitait être rapatriés. Nous sommes bien conscients d’avoir été aidés. Et nous en sommes extrêmement reconnaissants. Des Français, il y en a encore beaucoup qui attendent là-bas… »

« Faire fonctionner ses réseaux »

C’est par l’intermédiaire de Sébastien Populaire, le maire de la commune, qu’Annie Genevard a été sollicitée. « Dans ce genre de situation, il faut faire fonctionner ses réseaux, il faut insister, argumenter », confie la députée du Doubs, qui est intervenue dans des cas similaires pour des Doubiens coincés au Mexique et en Nouvelle-Zélande, « J’ai pris contact avec le Ministère des affaires étrangères, les services de la préfecture ou encore les consulats concernés, en France au Maroc. » Et les Guérin ont obtenu gain de cause, regagnant leur village début juin. « Il a fallu quand même plus d’un mois de démarches » renseigne le maire de Touillon-et-Loutelet.

Correspondante locale pour L’Est Républicain, Anne Guérin estime aussi que les articles parus pour relater ses mésaventures n’ont pas joué en sa défaveur. « C’était une bonne manière de donner de nos nouvelles à nos amis ? Et comme il n’y avait pas nos noms, les autres se demandaient “mais c’est qui, ce couple coincé là-bas ?” »

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