Des médecins : de l’hôpital à l’hôtel Mozart

Bruxelles -Mohammed Jamouchi
Le face à face d’une crise sanitaire due à une pandémie virale inédite
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Face à la maladie et à la mort, dans une ambiance anxiogène, des réflexes de solidarité se réactivent. Face à l’incertitude qui persiste, le cerveau cherche de nouveaux repères. A Bruxelles, Ben est un MREqui relève le défi de façon exceptionnelle et insoliteen ouvrant son hôtel aux médecins.

Une mutation en guise de secours sanitaire 

Ici comme ailleurs, on commence à remercier et à complimenter tous les efforts consentis dans l’urgence sanitaire de cette pandémie historique qui préoccupe actuellement le monde entier. On exprime une grande estime au personnel soignant, à cette noble profession : la médecine.En Belgique, après le vote de confiance de la majorité des partis, on a une pensée pour la première Dame de l’Etat qui assure la cohésion d’un gouvernement en situation de crise.

Proposer de convertir les chambres d’hôtels en lits d’hôpitauxpour accueillir les pathologies légères (les hospitalisés lesmoins inquiétants, les convalescents…) afin de soulager les hôpitaux ? De nouvelles normes pour de nouvelles situations ? Une proposition que Ben Abderrahman envisage très sérieusement. Elle viserait à alléger les hôpitaux encombrés,les services de soins intensifs saturés, des appareils en pénurie, le personnel médical essoufflé et donc le système de santé publique en général. Des médecins face à un dilemme fatal devront juger de la gravité et de la priorité des patients à prendre en charge, de celui qui bénéficiera ou pas du traitement. Plus que le virus, les médecins redoutent davantage de voire leur service submergé. En envisageant de dépêcher àson hôtel, quelques « blouses blanches » avec des compétences sanitaires et “médicales” minimales qui formeraient des volontaires aux bons gestes et aux bons réflexes à avoir, on contribuerait à soulager le fardeau du corps médical.

Une citoyenneté solidaire

Le virus résiste, mais le système de santé ne semble pas résister aux maladies de civilisation. Des hôpitaux à haut risque pourraient bientôt être désertés. En cette période troublée, face à l’urgence, à la maladie et à la mort, d’aucuns pensent qu’il conviendrait de s’activer afin de constituer deséquipes “d’urgence” et de circonstance. Se ne seraient ni des experts ni des urgentistes, mais ils formeraient une équipe d’intervention à l’hôtel afin que les hôpitaux puissent mieuxcontrôler et endiguer la situation de crise et les personnes atteintes du coronavirus, en réduisant le travail des professionnels de la santé. De telles attitudes radicales devraient donner un élan de solidarité, inciter et booster les citoyens solidaires à une meilleure coopération. Ensemble il leur faudra prendre soin de l’humanité en étant responsable de soi et des autres.

Ensemble on peut aller de l’avant et devancer la situation. En espérant que d’autres suivront l’exemple et prendront le relais. Dans la situation actuelle, il faudrait pouvoir jouer collectif chez soi. On ne répétera jamais assez qu’une ville qui n’est pas solidaire est une ville qui s’écroule.

Ben est bien habitué à recevoir des personnes en difficulté (réfugiés, migrants, transmigrants, sans abri et autres nécessiteux), à l’instar du personnel hospitalier, il fait partie de ces hommes et femmes qui dépensent sans compter.

En plein cœur de Bruxelles (grand place), le propriétaire du Mozart entend mettre à disposition ses chambres d’hôtels afin de permettre aux médecins, infirmiers et autres aide soignantsà bout de souffle de se reposer et de récupérer, surtout pour ceux qui habitent en province. Il offrirait ainsi au personnel de la santé le gîte et le couvert, surtout durant ces jours de détresses et d’infortunes caractérisés par le futur pic épidémique, dans une ambiance conviviale et de partage.

L’hôtel compte actuellement 46 chambres à disposition pour la situation d’urgence.

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