Les attentes des entreprises vis à vis des jeunes diplômés ou en insertion professionnelles ont beaucoup évolué ces dernières années pour faire face à la complexité accrue de l’environnement et aux mutations géo économiques récentes.
A cet égard Droit et devoir a organisé Aujourd’hui sa 2 ème séminaire à la faculté polytechnique à Mons sous le nom « les soft-skills indispensables pour réussir au 21 eme siècle. » en présence du consul général du royaume du Maroc en Wallonie Mr Hassan TOURI et le président de l’ASBL droit et devoir le professeur Christian Broche et les représentants de forum et de l’université cadi Ayyad de Marrakech.
Selon Mr Bouchaib Samawi ces compétences sont complexes et donc les activités qui vont permettre aux stagiaires d’appliquer et de transférer de telles compétences seront elles aussi complexes.
C’est désormais connu, les compétences techniques sont importantes certes, mais demeurent insuffisantes pour trouver un travail. Il suffit d’analyser une offre d’emploi pour constater que les recruteurs accordent plus d’intérêt aux soft skills, notamment le sens de l’écoute, l’empathie et la capacité de s’adapter aux différents changements. C’est pourquoi les jeunes soucieux de leur avenir professionnel doivent développer ces compétences pour maximiser leur chance de trouver un emploi.
Pourquoi les soft skills ont-elles pris de l’ampleur ?
Khadija El Hariri directrice de L’ENS : Les soft skills sont d’ailleurs innées chez certaines personnes et/ou acquises à travers l’expérience personnelle et professionnelle chez d’autres. Elles sont très recherchées par les recruteurs et on peut même avancer que ces compétences humaines représentent l’avenir du travail. Et pour cause, le phénomène de la digitalisation implique un changement des rapports humains en entreprise. De même, beaucoup de métiers ont disparu au profit de l’automatisation et cela s’accentuera, ce qui exige des collaborateurs une capacité de transformation et d’adaptation, d’où l’importance des soft skills. De toute façon, il ne suffit plus dans le contexte actuel de recruter sur la base des compétences techniques. Autre point important à souligner : le recrutement coûte cher en termes de temps et d’argent. Inutile de recruter un profil excellent techniquement, mais incapable d’interagir avec son environnement, de s’adapter aux différentes situations ou de gérer son stress. En d’autres termes, les recruteurs ont tendance à vérifier les soft skills des candidats lors de l’entretien d’embauche pour éviter des erreurs de casting.
Pour Mr Bouchaib Samawi Président de Droit et devoir Les diplômes ne sont pas forcément une nécessité, puisque nous sommes à la recherche d’intelligences liées au savoir-être. Pour répondre à votre question, je souligne qu’au-delà du savoir-faire, c’est le savoir-être qui est de plus en plus recherché par les recruteurs. Si nous prenons l’exemple du métier de commercial, il est clair qu’un candidat ayant de l’écoute, de l’empathie et une capacité de négocier conclura plus de contrats. Pour un chef de projet informatique, les compétences les plus recherchées sont la capacité d’analyse et de résolution des problèmes, le sens d’organisation, l’autonomie et la rigueur, etc. Enfin, dans un monde en perpétuel changement, la capacité d’adaptation demeure la compétence la plus appréciée par les recruteurs, tous postes confondus.
Par quels moyens un jeune peut-il développer ces soft skills ?
Je recommande très souvent aux jeunes de miser sur le parascolaire. À titre d’exemple, être membre du bureau d’étudiant de l’école ou de l’université permet au jeune de développer des compétences humaines et relationnelles puisqu’il sera amené à gérer différentes situations, entre autres, de communication interpersonnelle, de négociation ou d’organisation d’événements. La vie associative permet aussi au jeune de développer les soft skills. Qu’il s’agisse du domaine sportif, humanitaire ou politique, la vie associative constitue une source d’apprentissage permettant au jeune de se trouver dans des situations d’interaction avec les autres et de développer son savoir-être. Le bénévolat, les colonies de vacances, le scoutisme et le babysitting sont également des occasions qui permettent au jeune de révéler son potentiel, d’expérimenter différentes situations et de développer ses compétences comportementales. Autre moyen et non des moindres : capitaliser sur les jobs d’été et les stages pour apprendre à échanger et interagir avec les autres dans un contexte professionnel. Un jeune qui mise sur ce volet aura une longueur d’avance et se différenciera par rapport à une personne qui s’est contentée d’un parcours académique.
“ Avec l’évolution des technologies, on ne connaît pas les métiers de demain. C’est pour ça qu’on fait attention aujourd’hui à recruter une attitude plutôt qu’une compétence. Il faudra pouvoir être stratégique et se demander ce qu’on va faire faire à l’intelligence artificielle par exemple “, souligne Zineb Hachimi Idrissi directrice du CDC à l’OFPPT.
Le monde est ainsi devenu VUCA, un acronyme anglophone désignant la Volatilité, l’incertitude (Uncertainty), la Complexité et l’Ambiguïté ambiantes. En cause évidemment, l’accélération des changements induits par le digital, comme l’explique Mr Mohemed Skouri Enseignant chercheur à l’université cadi Ayyad : “ si les hard skills sont importantes, elles évoluent très vite. Il faut entretenir ces connaissances qui deviennent vite dépassées dans un monde VUCA. Les machines nous ont d’ailleurs déjà surpassés dans la maîtrise technique. Ce n’est pas le cas pour un grand nombre de soft skills. “
Reste à savoir quelles soft skills il faut absolument maîtriser en 2020 pour espérer trouver le job de ses rêves.
En résumé, le diplôme ou la certification, c’est bien mais ce n’est plus suffisant. Alors, pour ceux qui ne disposent pas naturellement de ces soft skills dans leur toolbox, il va falloir se former. Et ce, sans tarder selon Mr Samawi , car “ ces compétences sont plus complexes à développer avec le temps qui passe et l’atteinte d’une certaine maturité. Il faut donc y travailler le plus tôt possible.