Une campagne #freekoulchi (« libérez-les tous ») a récemment été lancée sur Twitter pour dénoncer la série de condamnations au Maroc :

Un groupe de défenseurs des droits humains au Maroc a dénoncé, jeudi 9 janvier, « une campagne de répression » visant des utilisateurs des réseaux sociaux, listant une douzaine de condamnations ces deux derniers mois pour des publications sur YouTube, Facebook ou Twitter. A l’appel de ce groupe, des dizaines de manifestants ont tenu un sit-in de solidarité avec les détenus devant le Parlement à Rabat. Brandissant des pancartes avec des photos, ils ont réclamé « la liberté immédiate » pour tous les détenus, dénonçant « un Etat policier ».

Les condamnations concernent des vidéos ou des messages dénonçant la situation sociale, la pauvreté et la corruption au Maroc, avec des critiques virulentes ou des insultes visant le roi ou les autorités. Le groupe de soutien a présenté jeudi une liste des condamnations, avec des peines de prison ferme allant de six mois à quatre ans, notamment pour « offense au roi », « offense aux institutions constitutionnelles », « incitation à la haine », « outrage à fonctionnaire public » ou « au drapeau national ».

La campagne en cours « vise à terroriser les usagers des réseaux sociaux », a estimé le Comité de soutien au journaliste Omar Radi et à tous les prisonniers d’opinion, dans une déclaration lue au cours d’une conférence de presse à Rabat. Pour les médias proches du pouvoir, il s’agit cependant d’une réaction légale « justifiée » vis-à-vis de tous ceux qui s’épanchent sur les réseaux sociaux avec « des injures » ou « des propos diffamatoires »inacceptables.

« Libérez-les tous »

Le comité a été créé fin décembre au moment de l’arrestation d’Omar Radi, un journaliste et militant des droits humains de 33 ans poursuivi pour « outrage à magistrat » à cause d’un message sur Twitter. Son procès s’ouvrira en mars.

Selon le comité, l’objectif des autorités est de museler la liberté d’expression sur Internet, alors que les nouveaux médias ont ouvert un espace aux voix indépendantes dans un pays où les médias sont étroitement contrôlés. Le comité voit là « une vengeance et un règlement de comptes avec ceux qui sont en désaccord avec l’Etat, critiquent ses politiques ou expriment leur colère ».

Le cas d’Abdelali Bahmad, dont le procès pour « outrage au drapeau national » a repris jeudi à Khenifra, « en est l’exemple », selon la célèbre militante Khadija Ryadi, membre du comité. Cet homme de 35 ans est poursuivi pour avoir écrit fin octobre sur Facebook qu’il n’avait « pas les moyens d’acheter des allumettes pour brûler le drapeau marocain » alors qu’il avait faim.

Une campagne #freekoulchi (« libérez-les tous ») a récemment été lancée sur Twitter pour dénoncer la série de condamnations, dont celle d’un lycéen de 18 ans condamné à trois ans de prison ferme pour avoir publié sur Facebook une phrase d’un titre de rap, « Vive le peuple », jugé offensant par les autorités.

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