La menace de l’extrême-droite pèse sur les élections du Parlement européen

– selon plusieurs sondages, les partis xénophobes, d’extrême-droite et populistes pourraient devenir majoritaires au sein du Parlement européen dont le siège est à Strasbourg en France

L’Union Européenne (UE) s’inquiète de la montée des partis et mouvements d’extrême-droite alors que les citoyens des 28 pays membres vont aller aux urnes dans quelques jours pour élire leurs députés qui siègeront au Parlement Européen (PE) à Strasbourg.

Plus de 360 millions d’Européens voteront, selon les pays, entre le 23 et le 26 mai pour désigner les futurs députés du Parlement Européen.

Le PE est la seule institution européenne dont les membres sont élus au suffrage universel direct. Il est doté de compétences législatives (il adopte, avec le Conseil de l’UE, la législation européenne), budgétaires (il établit, avec le Conseil, le budget de l’UE) et de surveillance (il élit le président de la Commission et exerce un contrôle sur les institutions).

Le Parlement européen compte au total 751 sièges qui sont partagés entre 8 groupes politiques.

A l’échelle européenne, ce sont les conservateurs du Parti Populaire Européen (PPE, 217 eurodéputés depuis 2014) et les sociaux-démocrates du Parti Socialiste Européen (PSE, 184 eurodéputés) qui dominaient jusqu’à présent le Parlement. Mais la montée en puissance de forces nationalistes et populistes, hostiles à l’Union Européenne, pourrait tout chambouler.

Car ces élections, dans un contexte où l’extrême-droite se renforce partout en Europe, sont souvent perçus par les électeurs comme un référendum sur le “projet européen”.

– La montée de l’extrême-droite en Europe :

La tendance se confirme depuis plusieurs années. A noter que des partis d’extrême-droite participent aux gouvernements en Italie, en Pologne, en Hongrie et en Autriche.

Et ils pèsent de plus en plus lourds dans d’autres pays comme la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, la Norvège, la Finlande, l’Estonie, le Danemark, la République Tchèque ou encore la Slovénie.

C’est à partie de 2008, avec l’éclatement de la crise financière, que l’extrême-droite a commencé à se renforcer dans l’ensemble des pays européens. Les attentats terroristes des années qui ont suivi et la crise des migrants n’ont fait que renforcer cette tendance.

Il est attendu que ces partis et mouvements, dont le discours se concentre sur le rejet des migrants et de l’Islam, et qui sont réfractaires au projet européen, bousculent les partis traditionnels et deviennent plus forts au sein du PE.

– Les tentatives d’alliances :

Les partis populistes et d’extrême-droite sont actuellement présents dans 3 des 8 groupes politiques qui siègent au PE : Conservateurs et réformistes européens (ECR), Europe des Nations et des Libertés (ENF) et Europe des Libertés et démocratie directe (EFDD).

Dans leur volonté d’élargir encore davantage leur représentation au Parlement, ces partis cherchent à former des alliances.

Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, a entrepris des démarches au niveau européen pour constituer, avec d’autres partis d’extrême-droite, l’Alliance des Peuples et Nations d’Europe.

Dans cet objectif, il a rencontré à Milan les leaders des partis d’extrême-droite allemand, finlandais et danois.

Il a ensuite rencontré le Premier ministre hongrois Viktor Orban, et le vice-Premier ministre autrichien Heinz Christian Strache, en Hongrie.

Le parti hongrois Fidesz, dont la participation au groupe PPE au parlement européen a été suspendu, pourrait se rapprocher de l’initiative de Salvini s’il devait être définitivement exclus du groupe.

Par ailleurs, en France, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN) a rencontré, le mois dernier, le leader du parti xénophobe néerlandais (PVV) Geert Wilders et le parti islamophobe et xénophobe tchèque (SPD), Tomio Okamura.

– Une hausse visible dans les sondages :

Selon les sondages et enquêtes réalisées auprès de la population au sujet des élections européennes, les partis d2Extrême-droite pourraient jusqu’à obtenir un tiers des sièges au PE.

Le dernier sondage publié par le Parlement européen montre une chute de 5% des intentions de votes pour les partis de centre-droit comme le PPE et les Sociaux-démocrates. Alors que le groupe EFDD (extrême-droite) pourrait enregistrer une hausse de 6% et le groupe ENF une hausse de 5%.

Au Royaume-Uni, le Parti Brexit de Nigel Farage devrait battre le parti gouvernemental et même le principal parti d’opposition.

En France, Marine Le Pen arrive en tête des sondages, juste devant le parti du président Emmanuel Macron.

– Le projet européen est-il en danger ?

Face aux difficultés rencontrées dans la procédure du Brexit, les partis d’extrême-droite semblent avoir légèrement adouci leur discours anti-européen.

Ils se prononcent davantage vers un “cahngement de l’Union par l’intérieur”.

Mais le discours anti-migrant et anti-Islam demeure et les intérêts nationaux restent au premier plan.

Si les partis d’extrême-droite devaient devenir majoritaires au PE, la prise de décisions risque de devenir plus périlleuse.

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