Le roi Mohammed VI exhorte le gouvernement marocain à prendre des « mesures d’urgence », notamment en matière de santé et d’éducation.

King Mohammed VI of Morocco arrives for the signing ceremony between Morocco and Chinese automobile manufacturer "BYD auto" on December 9, 2017, at the Royal Palace in Casablanca. BYD will become the third car manufacturer, after French manufacturers Renault and Peugeot, to construct cars in the North African state. / AFP PHOTO / FADEL SENNA

« Malgré les réalisations accomplies, j’ai le sentiment que quelque chose continue à nous faire défaut en matière sociale », a déclaré Mohammed VI, ce dimanche soir, dans une allocution marquant le 19e anniversaire de son accession au trône.

Le souverain marocain a pointé du doigt les programmes de soutien et de protection sociale qui « empiètent les uns sur les autres, pèchent par manque de cohérence et ne parviennent pas à cibler les catégories effectivement éligibles ». Il a ainsi appelé à une accélération de la mise en place « d’un système national d’enregistrement des familles qui pourront bénéficier des programmes d’appui social », invitant le gouvernement à « entreprendre une restructuration globale et profonde » des programmes existants.

Chômage élevé chez les jeunes

Le Maroc est marqué par de criantes inégalités sociales et territoriales, sur fond de chômage élevé chez les jeunes. En 2017, il a été classé 123e sur 188 pays au titre de l’Indice de développement humain (IDH). Au cours des derniers mois, la recherche d’un « nouveau modèle de développement » est devenue le leitmotiv des pouvoirs publics.

Dans son message, Mohammed VI a appelé à « donner une impulsion vigoureuse aux programmes d’appui à la scolarisation » et à une refonte du système de santé, qui « se caractérise par des inégalités criantes et une faible gestion ».

Ce discours a été prononcé dans la ville d’Al-Hoceïma, épicentre d’un mouvement de protestation aux revendications sociales et économiques qui a agité le pays en 2016 et 2017.

Plus de 1 200 grâces accordées

Tout au long de la semaine, des médias marocains avaient dit s’attendre à une grâce royale au profit des détenus du mouvement appelé « Hirak » (« Mouvance »), notamment de ses principaux activistes, condamnés, fin juin, à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison. Dans son discours, le monarque de 54 ans n’est pas revenu sur la crise qu’a connue la ville d’Al-Hoceïma et ses environs. Un communiqué officiel diffusé dans la foulée a annoncé plus de 1 200 grâces accordées ce dimanche, sans préciser si des détenus du mouvement en faisaient partie. Des médias ont assuré qu’aucun des détenus du « Hirak » n’avait été gracié.

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