Les enfants palestiniens en proie à la détention et aux abus

“Les forces armées israéliennes procèdent à l’arrestation d’enfants, sans distinction d’âge et de sexe. Or, tout individu, en deçà de 18 ans, est un enfant, en vertu du droit international”

Depuis la décision des Etats-Unis, le 6 décembre, de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et leur volonté de transférer l’ambassade américaine vers la ville sainte, Israël a procédé à l’arrestation de 100 enfants, a fait savoir Kaddura Faris, président de l’Association des Détenus Palestiniens.

Suite à la publication de la photographie du jeune Fawzi al Juneid, où il apparaît les yeux bandés entouré de soldats, l’arrestation des enfants Palestiniens suscite de vives réactions à travers le monde.

Fawzi, devenu symbole de la résistance en Palestine, avait été capturé et battu avant d’être arrêté par des soldats israéliens, lors des manifestations en Cisjordanie.

De nombreuses associations de Droits de l’Homme indiquent que l’arrestation des enfants palestiniens par Israël est devenue une pratique courante.

Kaddura Faris, président de l’Association des Détenus Palestiniens, déclare à un correspondant d’Anadolu, que des arrestations d’enfants de moins de sept ans ont également été recensées, au cours des vingt dernières années.

“Ceci constitue une violation des Conventions internationales et de la Déclaration des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Nos enfants subissent d’ores et déjà, chaque jour, des abus en raison de cette occupation. Le monde doit réagir fermement face au comportement d’Israël envers nos enfants”.

A ce jour, environ 300 enfants Palestiniens sont détenus dans diverses prisons israéliennes, toujours selon l’Association des Détenus Palestiniens.

– “90% des enfants détenus subissent des harcèlements moraux et sont humiliés par les soldats israéliens”

Les groupes Palestiniens de Droits de l’Homme affirment que la majorité des enfants détenus font l’objet d’agressions physiques et morales.

“90% des enfants détenus subissent des harcèlements moraux et sont humiliés par les soldats israéliens », a affirmé Ayid Ebu Aktais, directeur du Mouvement International Palestinien de la Défense des Enfants (DCIP).

Il a confié à Anadolu, que 82% des enfants sont soumis à des fouilles à nu, tandis que 30% sont sujets à des violences physiques.

Par ailleurs, 75% des enfants ne sont pas autorisés à avoir recours à un conseil juridique avant leur interrogatoire, précise Aktais avant d’ajouter, qu’il s’agit là, non pas de cas exceptionnels mais de procédures standards de l’armée israélienne.

“Cette politique de l’armée israélienne est systématiquement utilisée dans l’espoir de faire peur aux enfants palestiniens”.

Emced Ebu Assab, président du Comité des Familles Détenues de Jérusalem, a quant à lui indiqué, que les forces israéliennes ont arrêté, de nuits, 19 enfants depuis la semaine dernière.

“Certains de ces enfants ont été blessés par des balles en caoutchouc, d’autres en raison d’inhalation de gaz lacrymogène ou encore des coups violents portés par les soldats », a t-il déclaré.

– “Il m’a frappé au ventre, trois fois de suite, lorsque je ne lui ai pas répondu”

Emced, Palestinien âgé de 15 ans, garde le souvenir douloureux de son arrestation, deux mois auparavant, lors de manifestations en Cisjordanie.

L’enfant, qui souhaite garder l’anonymat, a confié à Anadolu qu’il se “souvient de ce jour comme si c’était hier. Il a été arrêté alors qu’il participait à une manifestation dans le village de Nebi Salih, en Cisjordanie.

“J’ai été conduit vers un véhicule militaire et j’y suis resté, les yeux bandés, plus de deux heures. Les soldats israéliens m’insultaient”, a t-il expliqué.

Emced, indique qu’il a subi des harcèlements physiques lors de sa détention.

“Trois soldats m’ont fouillé à nu, pendant plus d’une demi heure. Ils m’ont gardé dans une pièce, privé de nourriture et d’eau, pendant plus de trois heures”.

Puis, il raconte qu’il s’est fait “frappé au ventre, trois fois de suite”, lorsque qu’il garde le silence au cours de son interrogatoire.

“Je n’arrivais plus à respirer et j’ai dû vomir, envahi par la douleur” déplore t-il.

Selon le père de l’enfant, ce dernier a été libéré après 48 heures de détention.

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