Une ceinture, Une route.

Depuis 2013, la Chine a lancé un ambitieux programme économique nommé « One Belt, One Road » (Une ceinture, une route). Parti de l’ambition du leader Xi Jinping, la vision chinoise vise à installer l’Empire du Milieu comme première puissance économique mondiale, en PIB à prix courants, ainsi que de faciliter les échanges entre les continents (Europe-Asie-Afrique). L’ambition chinoise est de parvenir à intégrer les régions les moins avancées comme le Tibet dans son dynamisme économique. Depuis de nombreuses années, la croissance chinoise était boostée par la consommation des ménages et le renforcement de la classe moyenne. Cependant, le pays se trouve dans une situation de surproduction (10% du PNB, selon la Banque Mondiale) qui affecte la croissance et cette production ne trouve pas de débouchés, hors des frontières chinoises. Ainsi, la Chine veut ainsi marquer son engagement dans la mondialisation sans frontières. Elle souhaite, en redessinant des routes commerciales terrestres, que des convois de marchandises se rendent par le rail directement à Londres ou Duisbourg (Allemagne), Lyon, Madrid, Belgrade, Budapest, Varsovie.. mais aussi Téhéran, etc. Les mots clé de cette initiative sont « connectivité » (« Hu Lian Hu Tong ») qui signifie « relier les fils ». Et c’est déjà concret ! Un train chargé de marchandises parti de Yiwu est arrivé directement à la gare de Barking, à Londres, après 19 jours de voyage le 1er janvier 2017 ; Et un autre a fait le voyage inverse le 29 avril 2017. La Chine souhaite faire de même par la mer, en s’affirmant comme une nouvelle puissance maritime. Les opérateurs européens ont relancé cette idée de la Route de la Soie avec Xi Jinping pour faciliter les échanges commerciaux et baisser les coûts. Ainsi, une baisse des coûts dans les échanges les favorisent et permet d’écouler la surproduction chinoise sur les marchés africains, européens et asiatiques. En échange, la Chine établit des partenariats publics-privés pour la construction d’infrastructures de pointe (ports, autoroutes, chemins de fer) mais également promeut le « Made by China in Africa » dont le projet Mohammed VI – Cité Tech en est l’exemple phare. L’ambition chinoise ne s’arrête pas au rail mais s’étend au digital et à la connexion maritime où la Chine possède plus de 30 principaux ports à conteneurs (en Asie du Sud-Est, en Afrique de l’Est etc). Par conséquent, l’enjeu est de taille pour l’Empire du Milieu : s’affranchir des câbles sous marins occidentaux, sécuriser ses approvisionnements en matière premières via les ports détenus et créer un marché informatique transcontinental. Grâce au port Tanger-Med, la Chine peut atteindre facilement le marché européen et réexporter des produits chinois assemblés au Maroc et dans les espaces régionaux auquel le Maroc est lié, de facto. Du fait de sa position stratégique, le royaume pourrait jouer un rôle « constructif » dans le prolongement de la « route de la soie maritime », non seulement vers l’Europe atlantique, mais surtout vers les pays de l’Afrique de l’Ouest, avec lesquels le Maroc entretient des liens multidimensionnels, avait souligné le Roi Mohammed VI. Mohammed VI joue donc la carte de l’intégration avec la CEDEAO, une politique volontariste en terme d’infrastructures favorisera les échanges intra-CEDEAO. A cette heure, la CEDEAO est l’espace régional africain, le plus intégré avec la SADEC mais le coût des échanges reste élevé, d’où l’intérêt du Maroc d’adhérer à cette initiative mondiale : Une ceinture, Une route.

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