Le Roi unificateur a réussi, à la faveur d’une conviction ferme en le droit au recouvrement des provinces du Sud, à faire hisser, le 28 février 1976, le drapeau national dans le ciel de Laâyoune, annonçant ainsi la fin de la présence coloniale dans le Sahara marocain. «L’homme semble oublier qu’il peut, par une simple marche pacifique, aboutir à plus de résultats que n’en obtiendrait une entreprise militaire», avait affirmé Feu S.M. Hassan II, à la veille du coup d’envoi de la Marche verte, le 6 novembre 1975. Un événement qui allait donner une nouvelle impulsion à la dynamique de l’histoire du Royaume.

En effet, la Cour internationale de justice avait rendu son avis consultatif stipulant que le Sahara n’avait jamais été «terra nullius» et qu’il y avait des «liens juridiques d’allégeance» entre ce territoire et le Royaume du Maroc. Dans un discours historique prononcé le 16 octobre 1975, le regretté Souverain avait indiqué : «Le droit a prévalu sur l’injustice et la Cour internationale de justice de La Haye a reconnu que le Sahara n’a jamais été une terre sans maître et confirmé qu’entre le Sahara et le Royaume du Maroc il existait, en effet, des liens juridiques et d’allégeance». Feu S.M.
Hassan II avait également ajouté : «Le monde entier a reconnu que le Sahara était le nôtre depuis très longtemps, le monde entier a reconnu qu’il existait des liens entre le Maroc et le Sahara qui n’ont été altérés que par le colonisateur». «Il ne nous reste donc qu’à entreprendre une marche pacifique du Nord au Sud (…) pour nous rendre au Sahara et renouer avec nos frères», avait souligné le regretté Souverain.

Ayant pour seules «armes» le drapeau national et le Saint Coran et imprégnés des vertus de paix et de fraternité, les 350.000 volontaires, qui ont afflué des différentes régions du Royaume, répondant à l’appel lancé par le regretté Souverain, ont fait une excellente démonstration pour les peuples du monde de la fidélité aux valeurs de patriotisme et de l’abnégation au service des causes justes, surtout lorsqu’elles s’appuient sur des méthodes alternatives, bannissant le recours à la force pour le règlement des conflits, inscrivant ainsi en lettres d’or une nouvelle page glorieuse dans l’Histoire de la Nation marocaine. Dans son livre «Un demi-siècle dans les arcanes de la politique», le professeur Abdelhadi Boutaleb témoigne : «Le chiffre de 350.000 personnes a été avancé. Or je sais que les marcheurs étaient au nombre de 524.000.

Quand, au départ, on avait ouvert la voie aux volontaires, leur nombre avait atteint 3 millions. Ensuite, il a été envisagé de le ramener à un million et, enfin, il a été fixé à 524.000. Feu S.M.
Hassan II a ordonné que toutes les couches de la population marocaine, des différents villes et villages, y participent». De même, on a ouvert la voie à la participation de délégations venues de pays frères et amis. Il y avait des volontaires d’Arabie saoudite, d’Irak, du Qatar, du Koweït, de la Jordanie, du Liban, du Soudan, du Sultanat d’Oman et du Gabon. D’autres sont même venus des États-Unis pour représenter une organisation non gouvernementale. Ils étaient contre le colonialisme et soutenaient la libération du Sahara.