«Oui, mon époux a eu des problèmes de drogue»:
aux assises de Bruxelles, l’épouse d’une victime poignardée à mort témoigne
La veuve de la victime a déclaré, lundi devant la cour d’assises de Bruxelles, que son mari avait effectivement été consommateur de drogue. Elle a précisé qu’il s’était cependant soigné, en faisant plusieurs séjours en cure de désintoxication. Omar Ben Ohtmane, un Algérien de 27 ans, est accusé d’avoir poignardé à mort Abdelouhid El Ayoubi, un homme de 44 ans, à Molenbeek-Saint-Jean, en mars 2012.
« Mon mari était quelqu’un de très gentil. Il me satisfaisait matériellement et sentimentalement. Il s’occupait très bien de notre fils et de moi. Il me faisait voyager », a confié l’épouse de la victime. « Il lisait énormément et il passait ses journées à chercher activement du travail et à s’occuper de notre fils. Nous nous étions mariés au Maroc et nous ne nous connaissions pas avant le mariage », a-t-elle expliqué.
« Il n’était jamais violent, même s’il a eu un père qui s’est montré violent à son égard. Et oui, mon époux avait eu des problèmes de drogue », a-t-elle ensuite répondu sur question de la présidente de la cour. « Mais il s’était soigné. Ça allait mieux. Il avait fait plusieurs séjours de deux à trois mois à l’hôpital », a-t-elle dit.
« Après son décès, cela a été très difficile pour moi et mon fils. Je n’ai pas de famille en Belgique et nous avons dû être pris en charge par le CPAS », a-t-elle confié.
Omar Ben Ohtmane, un Algérien de 27 ans, est accusé d’avoir tué à coups de couteau Abdelouhid El Ayoubi, un homme de 44 ans, le 15 mars 2012, au croisement de la rue de Ribaucourt et de la rue de l’Espérance à Molenbeek-Saint-Jean, un carrefour connu pour être le lieu de rendez-vous de dealers de drogue.
La police était intervenue sur place vers 17h30, appelée pour une violente bagarre qui venait d’avoir lieu. À leur arrivée, les policiers avaient découvert un homme, identifié ensuite comme étant Abdelouhid El Ayoubi, qui baignait dans une mare de sang. Il avait été transporté à l’hôpital de la VUB à Jette dans un état très grave. Il était décédé vers 20h50.
L’analyse des caméras de vidéo-surveillance de la rue avait permis de voir tout le déroulement des faits. Le suspect du meurtre avait poussé la victime par terre et s’était ensuite agenouillé sur elle pour lui porter plusieurs coups de couteau.
Ce n’est que début 2013, sur base de deux témoignages, que la police avait pu identifier l’accusé comme le suspect principal du crime. Et ce n’est que fin 2013 que la police avait retrouvé la trace de celui-ci, en France. Il y avait été arrêté puis transféré en Belgique.