Maroc, la vidéo d’une agression sexuelle rouvre le débat sur le harcèlement de rue .
La scène, filmée dans un autobus, en plein jour, certainement par l’un des agresseurs, est difficilement soutenable. On y voit une jeune fille, à moitié dénudée, qui tente d’échapper à une bande d’adolescents déchaînés. Alors qu’ils lui font subir des attouchements, sous les rires et les insultes, la victime, en pleurs, tente de se dégager.
Diffusée sur Internet dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 août, la séquence, qui dure moins d’une minute, a semé l’effroi au Maroc où la presse titrait le lendemain sur « l’horreur à Casablanca ». L’agression aurait en effet eu lieu dans la capitale économique du royaume, vendredi 18 août.
Lundi, les autorités ont indiqué avoir arrêté six individus – âgés de 15 à 17 ans – soupçonnés d’être les auteurs de l’agression, mais sans éteindre le mouvement d’indignation.
Au-delà de sa violence, si la vidéo a créé une telle émotion à travers le pays, c’est aussi parce qu’elle intervient après plusieurs affaires du même genre. Début août à Tanger, une jeune femme avait ainsi été filmée alors qu’elle était traquée, en pleine rue, par un groupe de jeunes hommes.
Poids des conservateurs
Le problème est récurrent dans le pays où de nombreuses femmes se disent victimes de harcèlement dans l’espace public, regardées avec insistance, insultées, voire agressées.
En juin 2015, deux jeunes filles avaient été poursuivies à Inezgane, une localité près d’Agadir, pour avoir porté des jupes jugées trop courtes par certains commerçants.