Paul Magnette, Ministre président doit quitter le gouvernement wallon et va retrouver l’hôtel de ville de Charleroi.

- ULB: débat "Bruno Tobback - Paul Magnette se mettent à nu" - ULB: debat Bruno Tobback (sp.a) - Paul Magnette (PS) 11/12/2013 pict. by Bert Van den Broucke © Photo News

Le ministre président s’exprime rappelle toute sa fierté d’être socialiste avant d’appeler les militants à “reprendre le combat”.

Voici l’intégralité de la lettre:

«  Chers amis,

Sans surprise, nous venons d’apprendre le dépôt au Parlement de Wallonie d’une motion de censure contre le gouvernement que nous servons, loyalement et sans relâche, depuis trois ans.

Comme vous tous, j’oscille entre tristesse et colère.

Tristesse de voir ainsi se briser l’élan que nous avions tenté de donner à notre chère Wallonie depuis l’été 2014.

Colère de constater, depuis six mois, une profonde dégradation de la civilité et de l’esprit public dans notre chère Wallonie. Je ne reviens pas sur les dérives de ceux qui, abusant de notre confiance et se déjouant des règles, ont si gravement abîmé l’image de nos institutions. Je ne m’appesantis pas non plus sur les manœuvres de ceux qui, pour préserver leurs dernières parcelles de pouvoir, sont prêts à tout sacrifier.

Dans quelques jours, notre aventure collective sera terminée. Je ne vous dirai jamais assez tout le plaisir et toute la fierté que j’ai éprouvés à travailler avec des femmes et des hommes de votre qualité. Si je suis devenu socialiste, il y a vingt-cinq ans, c’est parce que les idées de justice et de solidarité que nous portons ensemble ont touché le plus profond de mon âme. Mais c’est aussi et surtout parce que j’ai découvert, dans ce grand parti populaire, des êtres d’exception, aux valeurs étincelantes, au comportement exemplaire et d’un dévouement sans limite aux causes collectives. Trois ans passés à vos côtés en ont été la plus belle des illustrations.

Nous allons nous quitter. Certains d’entre nous continueront à travailler ensemble. D’autres partiront pour de nouvelles aventures. Mais je tiens à ce que vous sachiez que les trois années que j’ai passées à vos côtés, au service de la Wallonie, resteront dans mon souvenir parmi les plus beaux moments de mon parcours politique.

Avant de vous saluer, permettez-moi, chers amis, de formuler deux souhaits. Celui, d’abord, de nous promettre de nous revoir. Et de tenir cette promesse, que l’on se fait toujours au moment des départs, mais que l’on oublie trop souvent. Dans quelques jours, je rentrerai à Charleroi. Vous y serez toujours les bienvenus, et je compte sur ceux d’entre vous qui m’ont accompagné depuis le premier jour, et qui me suivront dans la cité sambrienne, pour y veiller.

Je voudrais vous dire, enfin, que s’il est normal que nous gagnent de sombres émotions en de tels instants, il n’est pas de meilleur remède à la mélancolie que de reprendre le combat. Des centaines de milliers de citoyens de Wallonie continuent à compter sur nous pour défendre leur existence et leur dignité, et nous n’avons pas le droit de les décevoir. Militants nous sommes, et militants nous resterons, dans l’adversité comme dans les heures joyeuses. Les deux prochaines années seront rythmées par les Congrès et les campagnes, qui ne sont pas seulement des temps politiques mais aussi des moments de fraternité. C’est en nous y retrouvant que nous surmonterons ensemble cette épreuve.

Ne cédons pas à la colère, ne tombons pas dans les tréfonds où certains tentent de nous attirer. Restons dignes, fiers et unis. Et souvenons-nous que comme disait Pablo Neruda, « Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront pas le printemps ».

Avec toute mon amitié, et mon infinie gratitude.

Paul “

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