Loire : voile et burkini à nouveau limités sur le bassin de Lorette
L’élide, déjà poursuivi pour discrimination, veut limiter le port du voile et du burkini sur le plan d’eau des Blondières, à Lorette (Loire).
A nouveau, le maire divers droite de Lorette (Loire) a fait voter en conseil municipal un arrêté restreignant le port du voile et du burkini dans le bassin communal, ce mercredi.
Gérard Tardy n’en est pas à sa première polémique. Pour la deuxième fois, il a décidé de limiter le port du voile dans ce bassin de baignade ouvert le 24 juin à Lorette (Loire), commune de 5.000 habitants. Mercredi, avant de faire sa proposition, le maire de droite a fait évacuer le public et les journalistes présents. Le maire a présenté à son conseil une version amendée du règlement intérieur, puis l’arrêté a été adopté à la quasi-unanimité.
Ce règlement intérieur est déjà controversé. Le burkini, jusqu’alors interdit sur le site, y est désormais autorisé sauf «dans l’eau (et) sur les pontons au bord de l’eau». «Seuls les vêtements conçus pour la baignade et permettant le respect des règles d’hygiène et de sécurité sont autorisés», dispose le tout récent arrêté. Pour accéder à la plage, «une personne portant un voile ou un foulard doit être identifiable.»
Fin juin déjà, le maire avait fait passer un arrêté proscrivant autour du bassin «monokini, burkini, voile dissimulant partiellement ou totalement le visage, combinaison». Finalement, à la suite de la polémique, il avait été retiré provisoirement.
L’élu est visé par une enquête préliminaire pour discimination
La Fédération nationale Maison des Potes – Maison de l’Egalité et SOS Racisme Loire ont porté plainte pour discrimination contre Gérard Tardy. Le parquet de Saint-Etienne a annoncé qu’une enquête préliminaire a été ouverte la semaine dernière. Il doit être entendu pour une suspicion de «refus de l’accès à un service dans un lieu recevant du public, en raison d’éléments discriminatoires matérialisés par une signalétique». Ces panneaux d’accès affichaient en effet un pictogramme représentant la tête d’une femme voilée, barrée d’un trait rouge :
Le 3 juillet dernier, le tribunal administratif de Lyon, saisi en référé par trois associations, a constaté que Gérard Tardy avait retiré l’arrêté controversé trois jours auparavant. Il avait condamné la commune à verser à chacune des associations (Maison des Potes 42, Ligue des droits de l’homme, Collectif contre l’islamophobie en France) 700 euros au titre des frais de justice.