Carlos raconte avoir planifié l’assassinat de Hassan II avec la complicité des Algériens
Très proche de l’ancien président Houari Boumediene, Ilich Ramírez Sánchez, plus connu sous le nom de Carlos ou du « Chacal », avait élaboré un plan avec la complicité du pouvoir algérien pour assassiner le roi du Maroc, Hassan II. Mais rien ne va se passer comme prévu, rapporte le journaliste Laszlo Liszkaï dans l’ouvrage « Le monde selon Carlos », paru il y a quelques jours en France.
« Le 27 décembre 1978, Carlos perd un autre protecteur très influent. Le président algérien Houari Boumediene est mort à Alger. Le nouveau président Chadli Bendjedid place ses fidèles dans l’administration et vire les anciens hommes de main comme Ahmed Draia, directeur de la Sûreté générale, ou Saleh Hidjeb, « Vespa », patron du commissariat central d’Alger. Avec ce dernier, ancien truand et tueur à gage du régime sous la présidence de Boumediene, Carlos monte un projet pour assassiner le roi Hassan II au Maroc. Il envoie deux équipes séparées au Maroc, chacune de quatre personnes, mais sans qu’elles se connaissent », raconte l’ouvrage.
L’auteur, Laszlo Liszkaï, s’est entretenu plus d’une vingtaine de fois ces derniers mois avec le terroriste incarcéré à la Maison centrale de Poissy (en France). Carlos lui livre un témoignage inédit de cet épisode : « Personne ne connaissait notre informateur. Il y avait une seule personne qui pouvait nous indiquer par quelle route le Roi allait quitter Rabat. Chaque équipe devait se placer au bord d’une des deux routes. L’informateur, le moment venu, devait nous dire si Hassan II prendrait la route rouge ou la bleue. C’était seulement le contact direct à Rabat, moi et Saleh Hidjeb qui connaissions le nom de notre informateur, le général Ahmed Dlimi » (l’homme de confiance du roi Hassan II. Il est mort dans un accident de voiture le 22 janvier 1988).
La mort de Houari Boumediene et le renvoi d’Ahmed Draia stoppent net cette collaboration. Et l’opération du roi du Maroc est annulée.
Par: Sarah Belhadi, à Paris